lun

16

nov

2009

Les débats sur l'école que la querelle Peillon-Royal a eclipsés

A l'invitation de Vincent Peillon, j'avais accepté de participer aux rencontres de Dijon, désormais organisées sous l'égide du Rassemblement social, écologiste et démocrate. Elles portaient sur l'école, sujet ô combien important et qui peut-être si sensible. Que retenir de ces premières rencontres thématiques ?

1 - L'intérêt des débats, la qualité et la diversité des intervenants (intellectuels, associatifs, syndicalistes et politiques), la richesse des contributions et l'attention militante (près de 1000 participants).

Cela tient à la thématique retenue, qui est trop importante pour faire l'objet de récupérations personnelles ou d'opérations médiatiques médiocres. Même si ce n'est pas obligatoirement ce qu'en ont retenu les médias, c'est bien la capacité collective de réflexion sur l'éducation qui est le premier motif de satisfaction.

2 - la nécessité impérative de se parler et d'échanger entre familles de l'opposition. Parce que nous y découvrons des points de convergence utiles et prometteurs dans la perspective de l'alternance, mais aussi parce que nous y exprimons des différences d'approches, que les Français doivent connaître pour pouvoir les trancher.

C'est bien pourquoi cet exercice de confrontation dépassionné va de pair avec le respect de l'autonomie de pensée et de propositions de chaque formation politique ici représentée.

C'est parce que nous sommes engagés dans ces entreprises de rassemblement respectifs -les écolos autour d'Europe Ecologie, les démocrates autour du Modem, les socialistes au sein du PS (et sur ce dernier point, on voit bien qu'il y a encore du boulot ! ), que nous pouvons tenir ce type de réunions.

Cultiver nos identités respectives, tout en apprenant à discuter ensemble : c'est là à mes yeux la seule voie vers l'alternance. C'est dans ce sens que nous travaillons à l'assemblée dans le cadre du groupe d'action parlementaire sur l'écologie.

Je me réjouis que nous puissions réfléchir ici dans le même état d'esprit au sein de ce rassemblement social, écologiste et démocrate. C'est nouveau et encore embryonnaire. Mais c'est encourageant. Ce n'est pas la préfiguration d'un nouveau parti, du type parti de toute la gauche, mais bien un lieu d'échanges qui permettent de faire émerger des convergences futures de projets.

3 - Nous n'avons besoin pour cela d'aucun mandat. Nous ne négocions pas une alliance. Mais ne soyons pas hypocrites : nous sommes ici pour évaluer notre capacité à construire ensemble un projet, et à définir une coalition majoritaire, qui ne soit ni une simple combinaison improvisée au soir d'un premier tour, ni un parti unique attrape-tout, sans colonne vertébrale.

Il s'agit de réfléchir en partenaires qui se respectent, pas de servir de faire-valoir à des individus qui souhaitent un dépassement de leur formation, faute d'y trouver leur place : aux velléités de dépassement des formations existantes, j'aurais tendance à préférer l'effacement des égos !

A l'avenir, pourquoi ne pas réfléchir à l'organisation future d'une journée décentralisée, qui se déroulerait dans plusieurs villes de France en même temps et prévoirait des temps d'échanges, via internet, entre les groupes. Cela permettrait aux citoyens d'être plus présents, plus actifs, et de nous concentrer sur l'essentiel : le contenu.

4- Quelles qu'en soient les formes, quels qu'en soient le cadre, ces échanges sont utiles. Il faut les prolonger, à la fois en nous saisissant d'autres sujets, mais également en diffusant et en prolongeant nos échanges d'aujourd'hui sur l'école sur le terrain.

Si des actes ou un document-synthèse sont produits, pour ma part, je me propose de les partager avec les enseignants et parents d'élèves de ma circonscription, que j'inviterai prochainement à venir débattre des questions que nous avons abordées à Dijon.

J'y convierai les militants socialistes, communistes, démocrates et écologistes. Depuis mon élection en 2007, j'ai toujours dit qu'une partie de mon travail de député était de préparer l'alternance de 2012 en faisant émerger des propositions alternatives à celles de la droite au pouvoir et de créer les conditions d'un rassemblement large de toutes les forces qui constituent l'opposition d'aujourd'hui et pourraient former la majorité de demain.

P.S. Ouf, j'ai réussi à rédiger un billet sur les rencontres de Dijon sans parler du Ségolène Royal Circus !

écrire commentaire

Commentaires: 0

  • loading